Une vie simple et amusante. Oui mais.
“Partir pour une vie plus simple et plus amusante”. C’est ce qu’on s’est dit, en quittant la Suisse, son confort, sa sécurité, nos amis, nos familles.
Nous allons très vite apprendre que notre définition du mot « simple » à l’étranger ne s’accorde pas vraiment avec son sens propre, aussi joli que puisse être ce tout petit mot.
Oui, la simplicité est plus une notion d’esprit que dans la pratique. En règle générale rien n’est simple dans un pays où vous ne parler pas la langue, où vous ne savez rien des pratiques locales et où le gouvernement en vigueur est tout sauf progressiste. Oui, des choses simples de la vie peuvent devenir tout un périple: avoir de l’électricité, une connexion internet, trouver les produits que vous aimez. Des choses apparemment simples au sens propre du mot peuvent prendre une dimension parfois drôle, parfois décourageante. Mais on n’est pas de ce bois-là, on surmonte les difficultés coûte que coûte. On recherche à recréer un environnement accueillant, on essaye même d’avoir des habitudes.
Le bon côté des choses, c’est qu’une fois que la notion du mot simple est bien comprise, vient le mot amusant et c’est là que ça devient intéressant. Dans le top 100 des choses les plus amusantes dans la vie d’expat, arrivant en première position, la météo. Oui, exposer sa peau tous les jours au soleil nous a rendu plus heureux, porter des shorts et des tongs, ou déambuler dans sa maison ouverte sur le jardin et la piscine tous les jours en maillot de bain ça rend super heureux. Tout de suite derrière en deuxième position du top 100, probablement au moment précis où on saute dans la piscine juste après être sorti du lit, on se rend compte qu’on n’est pas au boulot. Oui, les horaires de travail sont beaucoup plus cools, les 8 heures réglementaires en Suisse peuvent, suivant ce que vous faites, aussi bien se transformer en 5 heures, voir même 3 heures et surtout quand vous voulez. En troisième position et je m’arrête là, de peur que mes amis restés en Suisse ne me parlent plus, c’est prendre le temps de vivre, lire, apprendre des nouvelles choses, s’essayer à de nouvelles activités, faire des nouvelles rencontres.
Pour vivre cette aventure, vous devez surement vous dire qu’il faut beaucoup de moyens. Et vous avez raison, mais que dans une certaine mesure, car il faut savoir qu’un des plus importants standards de vie se trouve être en Suisse. Le standard Suisse est tellement important que quand vous comparez avec le reste du monde, et que vous en parlez à vos nouveaux amis locaux, ils n’arrivent même pas à imaginer que cela puisse exister. Si vous avez brillamment réussit à vivre un des standards les plus élevés du monde, vous pliant à toutes vos obligations et accomplissant votre besogne sans trop de difficultés, imaginez ce que serait votre vie dans un monde où tout est moins cher car moins standardisé.
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J’appelle ça le système, et notre planète fonctionne en majorité et de toute part dans le monde, sur le même modèle d’exploitation, plus ou moins élaboré, fondé sur le profit, l’agent, la tune. Ou vous en faite partie ou vous êtes en marge. Par l’expérience de l’expatriation, vous pouvez vivre le sentiment momentané d’être en dehors du système, mais qu’on ne s’y méprenne, les humains s’organisent dans l’absolu toujours de la même manière, où que vous alliez, un système lambda vous rattrapera, le tout étant d’en être conscient et de profiter du temps à disposition. La majorité des immigrés sur cette planète s’expatrient pour trouver des systèmes plus évolués et mieux organisés. Dans notre cas, c’est clairement le contraire. Sortir du système pour mieux l’apprécier, prendre de la distance pour mieux l’analyser, sur un plan personnel mieux se connaître. Redéfinir l’essentiel, le vrai, choisir un jour d’en refaire partie sans contrainte, avec plaisir, pour mieux le vivre.
Bien entendu, il faut faire le deuil d’un certain nombre de privilèges de simplicité ou de cohérence. Mais si vous développez des capacités d’adaptation et que vous savez mettre en œuvre les éléments qui vous rendent heureux dans le moment présent, aucune peur de quitter un système pour s’essayer à un autre ne devrait s’immiscer dans votre esprit.
Un jour, un monsieur m’a dit une phrase qui d’après lui définissait le bonheur. Sûrement comme vous, à premier abord, je n’ai pas compris le sens profond de cette phrase, elle m’a même semblé totalement désuète et sans grand fracas. Il m’a dit « vivre heureux, c’est se contenter de ce qu’on a ». Sur le moment je lui ai dit « vous avez sûrement raison ». Mais au fond de moi, je ne savais pas du tout ce qu’il voulait dire. J’ai passé ma vie à challenger le destin en voulant toujours aller plus loin et plus haut. Cette phrase aurait pu disparaître dans mon esprit, en temps normal mon cerveau aurait été trop occupé pour s’encombrer d’une telle phrase, ces quelques mots me seraient totalement passés au-dessus. Ce fut tout le contraire, j’ai voulu comprendre ce que cela signifiait et à quel point ce sage monsieur pouvait avoir raison. Je ne prétends pas y être arrivée, mais voilà un début d’explication.
Vivre heureux c’est se contenter de ce qu’on a
C’est bien connu plus vous gagnez d’argent et plus vous en voulez, plus vos responsabilités augmentent et plus les risques que vous devez prendre son grands pour maintenir la croissance et le développement de votre situation. Être heureux de ce qu’on a, ne veux pas dire vivre pauvrement ou ne pas s’offrir tout ce que l’on désire, bien au contraire, c’est tout simplement définir ses priorités, prendre le temps de méditer sur les éléments fondamentaux de notre propre bonheur et en conséquence utiliser le temps qu’on gagne à ne pas courir à meilleure fortune, pour les loisirs, son éducation, sa famille, ses amis.
En conclusion, pour vivre une vie simple et amusante, le secret pourrait être de quitter sa zone de pseudo-confort, moi, j’appelle cette zone « la zone des contraintes » consciente ou inconsciente. Parcourir de la distance, car la distance amène à l’expérience et grâce à l’expérience; mettre en place les éléments que vous seul allez enfin connaître et qui vous rendrons heureux. Un long chemin aussi imprévisible qu’irrésistible.
Nous sommes en plein dedans, loin de moi l’idée de prétendre aujourd’hui qu’on y est arrivé, mais sans aucun doute, nous sommes sur le bon chemin.
Bonheur pour tous!!!